L’alimentation est l’une des premières (et bien souvent LA première) charge d’un élevage laitier. On comprend alors pourquoi les comptables surveillent de près le cout alimentaire, et veillent à ce qu’il ne dérape pas.
Plus que le cout alimentaire, qui est intimement lié au niveau de production des animaux, nous jugeons pertinent de piloter avec la marge sur cout alimentaire. (Différence entre le produit lait et le cout alimentaire des vaches en production). Au sein d’une ferme, peu importe le cout alimentaire, pourvu que le système soit cohérent, et que la différence entre le produit lait et le cout alimentaire permette de payer les autres charges et de se rémunérer convenablement.
Par exemple, on préfèrera une ration qui coute 5€/VL/j, mais qui permet de générer 15€/VL/j de produit lait, à une ration qui ne coute que 3€/VL/j, mais qui ne permet de produire que 9€/VL/j de produit lait. (10€ de marge sur cout alimentaire contre 6€/VL/j)
A Bel Orient, nous calculons chaque mois notre marge sur cout alimentaire, pour chacune des deux races séparément (puisqu’elles ont des ingestions et des productions très différentes. Pour le calcul du produit lait, on ne prend en compte que le lait réellement livré, au prix réellement payé, correction faite des taux et de la qualité. (Nos Jersiaises sont environ à TB=60 et TP=40, contre 40 et 33 pour nos Prim Holstein). Pour le calcul du cout alimentaire, les aliments achetés sont pris en compte à leur prix d’achat, et les aliments autoproduits à leur cout de production réel. C’est-à-dire un cout qui prend en charge les intrants (semences, engrais, phytos), l’amortissement du matériel, le carburant, l’entretien, mais aussi le cout associé au travail !
A titre d’exemple, nous considérons que l’herbe pâturée a un cout : semences (certes amorties sur la durée d’implantation), fertilisation organique et minérale, amortissement des aménagements (chemins d’accès, réseau d’eau, clôtures…) et aussi le temps pour amener et aller chercher les animaux au pâturage.
Inaugurée en 2018, la ferme Pilote Bel Orient est un projet unique de ferme laitière qui réunit : l’élevage, la culture, et l’alimentation. Inscrite dans une vision de groupe, elle a pour objectifs d’accélérer le processus d’innovation et de valider sur le terrain toutes les nouveautés. Celles, qui feront l’équilibre entre bien être animal, optimisation du temps de travail, et performances économiques.
