L’alimentation en prépa vêlage

Trois semaines avant la date prévisionnelle de vêlage s’opère une transition pour nos vaches taries. D’un point de vue logement et fourrage distribué, rien ne change, on reste en litière compostée, avec distribution d’un mélange 70% paille – 30% foin. C’est sur l’apport en concentrés et minéraux que tout se joue.

On fait évoluer l’alimentation pour faire face à deux phénomènes :

          La croissance du veau est importante sur les dernières semaines de gestation, ce qui génère un besoin nutritionnel pour la vache, alors que ce même veau grandissant fait pression sur les organes de la vache, dont le rumen, ce qui réduit la capacité d’ingestion. Il faut donc concentrer la ration pour éviter de mettre la vache en situation de déficit énergétique. Pour ce faire, on augmente la quantité d’aliment au DAC, avec un plan qui commence à 5 kg/VL/j 21 jours avant vêlage, avec une augmentation de 150 grammes par jour pour atteindre 8 kg/VL/j à la date de vêlage estimé.

          Juste après le vêlage, la montée de lait nécessite du calcium en quantité, qui ne peut être totalement directement assimilé dans l’alimentation. Il faut, avant le vêlage, habituer la vache à mobiliser du calcium osseux, pour éviter les hypocalcémies cliniques et subcliniques après vêlage. Pour ce faire, on va travailler avec une ration à BACA négative afin de mettre la vache en légère acidose métabolique, et ainsi lancer la mobilisation de calcium osseux en prévision du vêlage.  

La BACA (Balance Anions Cations) mesure l’équilibre entre les ions positifs ou cations (potassium K+ et sodium Na+) et les ions négatifs ou anions (Soufre S2- et Chlore Cl). BACA = (K++ Na+) – (S2-+ Cl)

La BACA se raisonne à l’échelle de la ration totale ingérée. On vise en moyenne sur l’ingestion totale -100 meV/kgMS :

          Sur la partie fourrages, on souhaite limiter l’apport de potassium, on évite donc l’herbe sous toutes ses formes et on privilégie une paille n’ayant pas reçu de fertilisant organique. En plus de cela, les fourrages sont régulièrement analysés pour connaitre leur BACA.

          Pour les concentrés, on travaille avec du colza (on évite le soja), de l’orge et du maïs.

 

          Pour la minéralisation on utilise bien sur un minéral contenant des hépatoprotecteurs, mais aussi du chlorure de calcium, produit très acide qui fait fortement baisser la BACA. On ajuste sa quantité (environ 3% dans l’aliment distribué au DAC) en fonction des valeurs de fourrages et concentrés, pour arriver à -100 meV/kgMS. Le sel est proscrit afin d’éviter l’apport d’ions sodium. Du carbonate de calcium est également ajouté, afin de compenser les quantités de calcium osseux mobilisés et éviter une déminéralisation de l’animal

Etienne Victor
Author: Etienne Victor

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